1840
Un impôt extraordinaire de 764 F est voté pour des réparations urgentes à l'église.
9 aôut : Le maireMazeau et l'adjoint Pabot du Chatelard sont reconduits dans leur fonction.
Note 6 : La somme recueillie par souscription nationale permit d'acheter le château pour l'offrir au petit fils de Charles X, le jeune comte Henri de Bordeaux qui prit ensuite le nom de comte de Chambord et faillit devenir roi de France en 1871 sous le nom de Henri V.
Note 7 : Il s'agit de la charte constitutionnelle qui fonde la monarchie ‘de juillet'.
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1821
10 juin : Le conseil vote une somme de 120F pour édifier à Paris un monument à Louis XVI et pour offrir le château de Chambord au prince Henri, duc de Bordeaux.
« Ce jourd'hui dix juin 1821 les membres du conseil municipal et principaux habitants de Tejac ayant été convoqués par le maire de ladite commune lequel ayant fait connaître l'empressement d'un grand nombre de français à voter certaines sommes pour édifier différents monuments à perpétuer le souvenir du règne paternel de nos rois légitimes et encorre d'autres sommes pour acquérir le château de Chambor en faveur du prince Henri, duc de Bordeaux.
Le conseil prenant en considération ce qui a été observé par Mr le maire sur un objet aussi important et désirant ainsi que tous les fidèles sujets du roi y concourir en proportion de leurs moiens.
Après en avoir délibéré tous ont unanimement voté de conter la somme de cent vingt francs savoir soixante francs pour le monument qui serat élevé à Paris au roi martyr Louis XVI et pareille somme pour concourir au payement du château de Chambord offert au prince Henri, duc de Bordeaux… » (note 6)
Il paraît difficile de croire, dans le contexte de difficultés économiques et d'agitation politique de l'époque, que cette décision ait recueilli l'unanimité enthousiaste des habitants. Pourtant, est-ce le charisme du maire ou la peur, aucune opposition ne semble s'être manifestée ou n'a en tous cas été relatée.
 
12 juin : Les travaux du nouveau cimetière ont commencé. C'est le maire Desrivailles qui a avancé personnellement les fonds dont il dresse un état :
     - 173m de murs à 2,25 F le mètre payés aux maçons Labrousse et Mège
     - 20 livres de froment et 2 hectolitres de vin (sic !) pour nourrir les bouviers qui ont conduit les matériaux
     - payé 9,60 F à Nadaud pour extraire la pierre
     - payé 11 tombereaux de chaux à M Lasserre
     …
pour un montant total de 634 F.
 
27 septembre : Intéressante communication à la sous-préfecture qui nous apprend que sur la commune, 49 domaines sont exploités par 111 paires de bœufs ou vaches qui exploitent chacune environ 20 journaux, auxquels il faut ajouter environ 280 journaux tenus par des bordiers.
 
28 septembre : la date des vendanges est fixée au 10 octobre.
 
16 novembre : renouvellement quinquennal du maire et de son adjoint.
M Desrivailles et Macary sont reconduits respectivement comme maire et adjoint et prêtent serment le 9 décembre : « Je jure fidélité au roi, obéissance à la charte constitutionnelle et aux lois du royaume. »
1822
18 mars : La liste des propriétaires de Teyjat qui font partie du collège électoral de Dordogne comporte 4 personnes, toutes membres du conseil municipal : Labrousse, Lagrange, Macary, Desrivailles.
 
2 août : La commune est autorisée à s'imposer extraordinairement pour 673 F qui se répartissent ainsi :  
     - réparations de l'église : 320F
     - reliquat de la clôture du cimetière : 93F
     - supplément de traitement du desservant : 200F
     - contribution à l'acquisition de Chambord au profit du prince Henri : 60F
 
14 août : le maire rappelle les interdictions de chasser en période prohibée et de laisser divaguer les chiens dans les vignes ‘qui font un grand dommage aux raisins dont la maturité est précoce'. En effet , la date des vendanges sera fixée au 9 septembre.
 
6 novembre : par suite de grandes pluies et coups de vent, une cheminée du presbytère est tombée sur les toits en endommageant les charpentes et planchers de l'église et du presbytère.
 
15 novembre : Un enfant nouveau né a été exposé à ‘la croix de Caliaud'. L'enfant est aussitôt remis à Jeanne Nicot, nourrice, femme de Antoine Garène, pour lui donner du lait et le présenter à l'église. L'enfant de sexe masculin et âgé de 1 ou 2 jours est baptisé Antoine Gertrude, du nom de la sainte du jour.
 
16 novembre : interrogé par le maire sur les revenus de la fabrique, le marguillier déclare qu'il n'y a pas d'autre revenus à la fabrique que le modique produit de 5 chaises, lequel est employé chaque année au luminaire de la semaine sainte.
 
1823
13 juillet : MM Gautier Jean, Bernard Picote,Bonithon Martial sont nommés membres du conseil et prêtent serment.
A la date du 24 juillet, on remarque cette note sibylline du maire : « Lettre confidentielle de la sous préfecture à laquelle j'ai répondu affirmativement en ajoutant quelques observations conformes à son objet. »
 
1824
5 fevrier : Suite à un courrier de la sous-préfecture qui s'étonnait de l'absence du maire Desrivailles aux dernières élections du grand collège, le maire répond qu'il éprouvait alors des maux de tête à ne pas pouvoir être à cheval un quart d'heure' et poursuit en rappelant les devoirs que lui imposent  ses ‘doubles liens de beau-frère, oncle et allié de colonel, généraux et Pair de France.
 
12 août : D'après la nouvelle loi sur les chemins vicinaux, il conviendrait de faire rétablir trois ponts ( il s'agit des ponts de Beaumont, Caillaud et du Forestier) sur le ruisseau de Marcorive pour faciliter la communication intérieure et extérieure de cette commune.
 

30 novembre : Le maire demande l'appui du curé de Nontron auprès de l'évêque pour obtenir le remplacement du curé de Teyjat dont ‘la grande faiblesse et les infirmités augmentent chaque jour'.
 
1825
24 février : Le maire écrit à nouveau au sous-préfet au sujet des chemins et particulièrement des ponts sur le Marcorive dont les inondations fréquentes empêchent souvent les communications extérieures et intérieures au chef de cette commune notamment du Forestier à Javerlhat, Nontron et autres communes.
 
8 avril : M Mège, tailleur de pierre et entrepreneur, a été mandaté pour établir les devis de réparation des ponts.
L'achat des matériaux et les prestations en nature sont estimés 300F plus 900 charrois pour les remblais.
Le paiement des ‘gens de l'art' est estimé 591F
A ces sommes s'ajoutent 105F pour élargir le chemin du Forestier et indemniser le propriétaire riverain Desmoulin.
Reste le problème du financement pour lequel la commune demande l'aide de l'administration.
 
19 juillet : Encore un pont à construire sur le ruisseau de Marcorive, ‘faisant la limite de notre commune avec celles de Varaignes et de Javerlhat'. Le pont est sur le chemin Angoulème-Nontron et son intérêt dépasse donc le cadre communal. Le conseil va même jusqu'à affirmer que son usage est nul pour les habitants de Teyjat car bien sûr, la commune ne désire pas en supporter les frais.
3 novembre : MM Laveyssière et Bosselut sont nommés membres du conseil et prêtent serment.
1826
12 mars : renouvellement quinquennal du maire Desrivailles et de l'adjoint Macary.
A cette même date, on délibère sur le détournement du ruisseau de Marcorive au niveau du pont du Forestier.
« … après en avoir délibéré, déclare approuver que les travaux soient continués pour changer le lit du ruisseau sur une étendue d'environ trente trois mètres à partir du mur construit par le sr Desrivailles qu'il pourrat continuer en droite ligne autant que possible jusqu'à un rocher ou grosse pierre en face de la pile qui sépare les arches du pont ; la partie vague de l'ancien ruisseau reste alors réunie à la propriété du sr Desrivailles en compensation du terrain déjà habandonné par lui le long de la chaussée pour faciliter le courant de l'eau et rendre cette partie du chemin plus viable. »
 
1927
9 février : le maire observe qu'il est  indispensable de faire rétablir les ponts appelés de Beaumon entièrement détruit par les fortes innondations de l'année précédente comme aussi à réparer et faire élever la chaussée du pont appelé du Forestier lequel a été dégradé et dont le défaut d'élévation à la chaussée occasionneroit infailliblement la destruction totalle.
A la suite de quoi M Mège estimera le montant des travaux à 291F.
 
1828
7avril : M Boissière, propriétaire habitant Vaubrunet, est nommé conseiller en remplacement de M Bosselut , de la Borie, décédé.
A cette même date, le conseil est sollicité pour fournir des prestations en nature pour les travaux du pont de la voie Angoulème-Nontron. Après avoir exprimé ses réticences, on apprend que la commune dispose annuellement de 148 journées ‘à bras d'homme' et 172 journées de charrette bouvière au titre des prestations en nature pour l'entretien des chemins.
 
1829
4 février : A propos de l'entretien des chemins, le tarif des prestations en nature est fixé ainsi :
La journée de main d'œuvre : 1F
La journée de charrette et son conducteur : 3F50
La journée de cheval et son conducteur : 2F50
Celle de la bête de somme et conducteur : 1F50
 
17 mai : Mr Maury François, propriétaire, est nommé adjoint en remplacement du Sieur Macary père, démissionnaire.
 
1830
10 septembre : Démission du maire Desrivailles pour âge avancé et infirmité. Il désigne Elie Labrousse comme le plus apte à le remplacer mais le 23 septembre, c'est Macary qui devient maire et Elie Mazeau adjoint.
 
15 octobre : Procès verbal des dégradations faites au presbytère par le sr Jarjavaille, fermier occupant dudit presbytère, alors que le sr Lavenaud, curé de Varaignes, en était usufruitier en tant que prêtre desservant Teyjat.
Sont constatés de nombreux carreaux cassés, des disparitions de serrures et de clés, des châssis cassés, un plancher pourri par négligence d'entretien de la couverture ; la boulangerie équipée de deux fours a besoin de réparations.
 
10 novembre : publication et affichage de la nouvelle charte constitutionnelle des français.(Note 7)
 
1831
10 avril : le recensement de la population donne les chiffres suivants :
     Garçons              263
     Filles                   209
     Hommes mariés  174
     Femmes mariées 174
     Veufs                    17
     Veuves                 37
     Militaires                 9
     Total                   883
Le conseil de Teyjat en 1838
De 1821 à 1840
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18 décembre : désignation par le préfet de Macary comme maire et Elie Mazeau comme adjoint
 
1833
4 avril : Le maire Macary se plaint au sous-préfet des agissements de son adjoint Mazeau :
« Monsieur le sous-préfet, c'est à regret que j'ai à vous prévenir qu M Elie Mazeau, propriétaire et adjoint de la commune, au moyen de fossés très profonds qu'il vient de faire pratiquer à chaque côté d'une pièce de terre lui appartenant, a entièrement envahi un chemin vicinal qui la traversait en en changé sa direction ; …  
Une autre usurpation du même mais d'une autre nature à vous signaler, c'est un communal dans le village de Beaumont… appelé communal de la fontaine lettre B n°425 se trouve également maintenu et désigné sur le nouveau cadastre champ de la commune section B n° du plan 126.»
Mais le sous-préfet fait la sourde oreille et M Macary lui envoie un nouveau courrier et un nouveau procès verbal :
« … le sieur Elie Mazeau a usurpé à la commune depuis quelques mois :
     1e Un chemin vicinal qui traverse l'une de ses pièces de terre, situé près le village de Beaumont … chemin de Caillaud à Piégut 2ème classe n°7 et en outre reconnu être très ancien et avoir toujours existé. Ce chemin se trouve coupé en deux endroits par des fossés très profonds qui en change sa direction et en détourne le public qui ne pouvant circuler de ce côté qu'en faisant un long détour, mais dans un autre chemin qui croise celui-ci, où il est impossible de passer avec bœufs et charrette, vu son état de dégradation.
     2e Un champ commun appelé communal de la fontaine situé près le village de Beaumont qui était ci devant et avant tout empiètement en friche ; lequel est mentionné dans les anciennes sections champ commun du village de Beaumont lettre B n°425… »
Mais le sieur Mazeau refuse de se retirer et de remettre les chemins dans leur état primitif et le 15 mai, M Macary qui semble-t-il n'est pas soutenu par le sous-préfet , donne sa démission:
« Monsieur le sous-préfet, j'ai l'honneur de vous prévenir que ne pouvant plus abandonner sans cesse mes intérêts personnels pour m'occuper à moi seul de ceux de la commune, et pour tout ce que j'éprouve de désagréable, je donne ma démission de maire que je vous prie bien d'accepter… »
Le 18 août, Elie Mazeau est nommé maire et Jean-Baptiste Fleurat adjoint.  
 
1834
Une ordonnance royale du 19 mars autorise la commune à s'endetter de 2000F pour les réparations du presbytère.
 
1835
10 janvier : Le sieur Bernard dit ‘Bujou' a empiété en bâtissant sur le territoire de la commune. L'affaire s'arrange à l'amiable.
 
20 février : Procès verbal d'installation de Elie Mazeau comme maire et Pabot du Chatelard comme adjoint.
 
25 mai : Un certain Reitier Lagrange (membre du conseil en 1938) obtient une autorisation préfectorale pour établir une tuilerie et un four à chaux permanent près de Chauffour.
 
1837
16 mai : « … L'église de la paroisse est dans un état tel que les autels sont dans le plus grand état de dégradation, dépourvus de linges au point de ne plus puvoir célébrer l'office divin, point de livres ou ceux qui s'y trouvent sont très mauvais et totalement usés, ainsi que cela est constaté dans le procès verbal qu'en a fait le curé desservant… »
La fabrique n'ayant pas de ressources, la commune demande l'autorisation de s'imposer de 200F pour faire face aux dépenses.
 
3 septembre, nouveau procès verbal d'installation de Elie Mazeau et Pabot du Chatelard respectivement comme maire et adjoint.
 
17 septembre, épisode tragi-comique, on écrit au maire à propos de problèmes de salubrité à Caillaud :
« … plusieurs personnes circulant de la commune de Teyjat à celle de Javerliac ont remarqué sur la voie publique comme bien désagréable et très insalubre un égout de fosse d'aisance situé au haut du roc de Cailleau et directement exposé sur le passage, à droite du chemin de Javerliac ; moi-même, Monsieur le Maire, accompagnant des dames sur cette route, ai été témoin de l'indisposition momentanée de l'une d'elles causée par l'odeur et l'aspect de ces dégoûtantes immondices.
C'est d'après ces motifs, Monsieur le maire, que je prends la liberté d'exposer à votre vigilance administrative la nécessité d'ordonner à qui de droit le nétoiment de la voie publique et l'enlèvement des matières fécales. J'ai l'honneur… »
A partir du 1er mai 1838, les comptes rendus se poursuivent sur un autre cahier.