1910
10 juin : Le maire a fait établir un plan concernant la reconstruction du logement personnel de l'instituteur. Il rappelle que l'état du logement actuel est non seulement des plus délabré (il l'était déjà en 1901) mais que son ensemble menace ruine et donne de sérieuses inquiétudes de solidité. Le maire ajoute qu'il s'est produit un affaissement général du plancher d'une chambre, que les murs continuent de se désagréger, ce qui entraîne l'envahissement des locaux par les rats les punaises et autres animaux désagréables.
Quant à la salle de classe de l'école des filles, elle est depuis longtemps trop petite et peu commode.
Le conseil approuve les plans et devis pour mener les travaux conjointement.
Le 9 octobre suivant, le conseil accepte l'achat à l'amiable du pré Desport pour 1250F.
1911
En ce début du XXème siècle, une grande partie des délibérations est consacrée à des tâches d'assistance sociale : secours aux vieillards, indigents, malades et infirmes, assistance médicale, examen des demandes d'exemption pour soutien de famille.
On compte cette année là 4 indigents secourus par la commune et y résidant, plus 2 résidant hors de la commune. Les indigents secourus reçoivent 10F par mois.
2 mars : Pierre Bourrinet, secrétaire de mairie, est désigné pour effectuer les opérations de recensement moyennant une indemnité de 90F. Le 27 mars, il se plaint au conseil que son salaire de secrétaire de mairie est resté inchangé depuis 10 ans alors que le travail a considérablement augmenté et qu'il s'occupe bénévolement du bureau d'assistance.
Le conseil accorde l'autorisation au curé Grellety de faire agrandir la sacristie à ses frais.
23 juillet : Election du maire en remplacement de M Pabot-Chatelard démissionnaire.
Rien n'est mentionné dans les registres mais la démission du maire est vraisemblablement motivée par sa mise en minorité au conseil. Il se représente et n'obtient que 5 voix contre 6 à M Vertuaux Pierre qui est donc proclamé maire.
Pour autant, M Vertuaux ne semble pas recueillir l'assentiment du conseil qui manifeste sa mauvaise humeur en ne répondant pas à ses convocations. Ainsi, il ne se trouve qu'un conseiller à répondre à la première convocation pour la session de novembre.
Le maire est systématiquement obligé de faire 3 convocations successives pour chaque session (à la troisième convocation, le conseil peut délibérer quelque soit le nombre de présents).
Les conseillers ne se déplacent que pour les sujets importants ; pour les affaires courantes, les décisions se prennent parfois à l'unanimité de … 1 conseiller !
1912
Les nouvelles élections n'arrangent pas les choses car il n'y a toujours pas de majorité au conseil.
Le 9 mai, l'élection du maire est mouvementée : Au premier tour, MM Gauthier et Valeix obtiennent chacun 6 voix mais M Gauthier déclare qu'il n'est pas candidat à la mairie.
Au 2ème tour, MM Vertuaux et Valeix obtiennent chacun 6 voix. Au 3ème tour, on retrouve à nouveau MM Gauthier et Valeix à égalité. M Gauthier qui fait office de président fait remarquer qu'il a déjà refusé d'être maire et proclame élu M Valeix.
A ce moment, MM Vertuaux, Du Chatelard Daniel, Rougier, Fauconnet, Virouleau, Gesson quittent la salle.
Il ne reste que 6 conseillers pour l'élection de l'adjoint qui ne peut donc être élu à la majorité requise de 7 voix. M Gauthier est élu au Troisième tour à la pluralité des voix.
A la suite de quoi les conseillers qui avaient quitté la salle élèvent une protestation qui laisse perplexe et qui semble écrite dans la précipitation :
« Nous soussignés membres du conseil municipal protestons contre l'élection de M Valeix comme maire de la commune de Teyjat qui au premier tour de scrutin a obtenu six voix, Gauthier Guillaume six voix, 2ème tour Valeix six voix, Vertuaux six voix, 3ème tour Valeix six Gauthier six voix Gauthier étant le plus âgé doit être maire et non Valeix, Valeix doit être maire et non Gauthier, refusons alors de prendre part au vote pour la nomination de l'adjoint tant que M Gauthier n'aura pas donné sa démission de maire. Ont signé les membres du conseil municipal (sur les deux copies du procès verbal d'installation se trouvent les signatures de MM Vertuaux, Fauconnet, du Chatelard, Gesson, Rougier, Virouleau. »
Le 23 juin suivant, seuls les partisans du maire Valeix, Gauthier, Agard, Lagrange, Forestier et Fontaneau se rendent à sa première convocation.
Pour la session d'août, l'absentéisme domine toujours au deux premières convocations mais à la troisième convocation, le conseil est au complet. Il approuve le devis de réparation de la fontaine du bourg dont l'état pourrait provoquer des accidents aux enfants des écoles qui viennent y puiser l'eau.
L'eau sera désormais obtenue « au moyen d'un appareil élévatoire convenable ».
Le Dr Capitan, représentant du ministère des beaux arts, se rend à Teyjat pour examiner les travaux à faire pour rendre plus facile l'accès à la grotte de la mairie.
L'instituteur Bourrinet, correspondant du sous-comité des monuments mégalithiques offre une souscription personnelle de 50F pour faire réparer la rampe de chez Gallié dans sa partie la plus dangereuse surplombant les bâtiments communaux et la grotte de la mairie.
1913
23 février : 12 personnes sont secourues en tant que vieillards, infirmes ou incurables.
Une souscription recueille 730F pour construire un chemin allant de CV2 (de Teyjat à Soudat) au hameau de Lauterie.
Les fournitures scolaires seront gratuites pour les enfants des 2 écoles communales.
8 mai : La commune obtient une subvention ministérielle de 12140 F (sur devis estimatif de 20000 F) pour la reconstruction du logement de l'instituteur et l'agrandissement de l'école des filles, et décide d'emprunter le complément. Ont signé les membres présents sauf MM du Chatelard et Rougier, qui demandent à ce que le conseil soit au complet pour voter l'emprunt.
8 juin : Il y a eu semble-t-il une élection partielle le 25 mai. On apprend que M Gauthier Guillaume a été élu maire mais on ne trouve que le PV d'installation de l'adjoint Donzeau Jean élu avec 7 voix contre 4 à M Lagrange.
15 juin : fait exceptionnel, le conseil refuse à la majorité, de voter le compte administratif de 1912 « pour certaines irrégularités et certains travaux faits à des prix trop élevés. »
Deux ormeaux sis dans le bourg, l'un à la fontaine, l'autre dans la cour de l'école des filles auraient été vendus par le maire sans consulter le conseil municipal « à un prix excessif de bon marché ». PV signé par les opposants au maire, les autres refusant de signer.
La séance se poursuit le 22 juin pour « expédier les affaires courantes » : L'architecte Jacques Brière réclame ses honoraires pour les plans et devis du logement de l'instituteur et de l'école des filles, les frères Bernard, entrepreneurs à Javerlhac demandent à être payés pour les travaux exécutés en 1912 à la fontaine de Teyjat.
Pour la session de juillet, il n'y a que 3 présents à la première convocation ; à la deuxième convocation, tous les conseillers refusent de remplir le rôle de secrétaire, ce qui provoque une troisième convocation.
A la session suivante, M Valeix est élu secrétaire mais refuse cette fonction comme étant membre de la minorité ; la majorité refusant aussi d'assurer cette fonction, le conseil doit être ajourné.
L'absentéisme sévit de plus belle, la municipalité est quasiment paralysée.
En septembre pour une session extraordinaire, un seul conseiller est présent avec le maire , en novembre, 4 présents, en décembre, 5 présents.
M Gesson étant décédé le 1er octobre, les conseillers ne sont plus que onze.
1914
De façon quasi systématique, les conseillers ne se présentent qu'à la troisième et dernière convocation. En mai, une élection partielle voit arriver deux nouveaux conseillers, Forestier Pierre et Mousnier François. Donzeau Jean et Fauconnet Pierre ont été réélus. M Donzeau est reconduit dans ses fonctions d'adjoint. 28 juin : Les travaux de l'école des filles sont presque terminés et l'entrepreneur voudrait commencer la démolition et la reconstruction du logement de l'instituteur, mais on ne trouve pas de logement vacant provisoire convenable pour l'instituteur. « Pour exécuter ces travaux, il faut un logement à l'instituteur, attendu qu'on démolira son habitation actuelle de fond en comble, aussi le conseil municipal se trouve très embarrassé. Le seul moyen pratique auquel le conseil a pensé est celui-ci : Le conseil municipal prie M le préfet de bien vouloir faire demander à M Duroueix, instituteur à Poperdu, s'il accepterait le poste d'instituteur qui serait ainsi un poste double pour quelque temps, Mme Duroueix, institutrice à Teyjat, logerait avec son mari et le logement serait bien suffisant. Cette manière de faire faciliterait les travaux de l'entrepreneur et ferait de notables économies à la commune qui n'aurait pas besoin de payer de logement à l'instituteur. » Ont signé les membres présents à l'exception du maire qui a déclaré ne vouloir signer. On ne serait pas étonné que cette idée vise d'une manière détournée à évincer M Bourrinet qui est manifestement souvent en conflit avec une partie du conseil. Nous n'avons malheureusement pas l'épilogue de cette histoire, la guerre ayant interrompu les travaux, toujours est-il que M Bourrinet restera en poste à Teyjat jusqu'en 1924 mais comment fut-il logé ? Lors de la session du 26 juillet, on ne relève aucune allusion à la guerre imminente mais la séance ne sera reprise que le 7 septembre « pour terminer l'ordre du jour de la séance du 26 juillet dernier qui n'avait pu se continuer par suite de la guerre. » Le conseil considère que par suite de la guerre, il est de toute nécessité que M le maire puisse avoir à sa disposition une somme suffisante pour parer aux nombreuses dépenses occasionnées pour des motifs très divers mais tous urgents et de toute utilité. Les conseillers Rougier, Mousnier et du Chatelard sont mobilisés. Durant ces années de guerre, les séances du conseil se tiennent le plus souvent avec seulement deux membres présents, le maire Gauthier et le conseiller Lagrange, qui se contentent de voter « à l'unanimité » l'approbation des comptes et le budget.