En marge des circuits touristiques classiques, la grotte de la Mairie à Teyjat revêt une importance capitale pour l'art quaternaire : c'est, en France, l'un des très rares sites ornés de l'extrême fin de la dernière période glaciaire ( glaciation de Würm ) il y a 10 000 ans, le seul daté de cette époque qui soit encore ouvert au public.
A 200 m à l'est, se trouve l'abri Mège qui a livré des objets d'art préhistoriques exceptionnels (phoque, « diablotins », têtes de cerfs vues de face…).
La grotte, longue d'une centaine de mètres, est formée de deux galeries divergentes. La roche calcaire qui constitue les parois ne se prête guère à la figuration. Ceci explique la concentration des gravures à proximité de l'entrée de la cavité sur des coulées stalagmitiques. A cet endroit, en effet, la calcite facile à travailler a permis l'exécution des œuvres pariétales.
Teyjat est une grotte très particulière. Non seulement par le fait qu'elle représente la phase ultime de l'art pariétal paléolithique mais aussi parce que l'on sent ici une apogée de cet art : précision des traits sans presque aucun repentir, finesse et miniature des gravures, justesse exquise des attitudes délivrées par les représentations d'animaux exclusivement. Un milieu extrêmement fragile menaçant de s'écrouler à chaque instant (les blocs gravés sont sur des talus d'argile très friables) et mettant en péril les œuvres remarquables de ces derniers chasseurs-cueilleurs nomades de la fin de l'ère glaciaire.
Dès 1889, on fit les premières recherches dans cette petite cavité connue de tous, mais il faut attendre 1903 pour que les premières gravures soient découvertes par Pierre Bourrinet, instituteur à Teyjat qui a donné son nom à l'espace muséographique et Denis Peyrony.
La grotte est classée monument historique en 1910. Les fouilles se poursuivent jusqu'en 1929 et révèlent un outillage lithique et osseux important. Le mobilier est surtout composé de burins, de grattoirs, de lames, de pointes pédonculées et de harpons à barbelures. Toutes ces découvertes témoignent de la présence de l'homme à l'extrême fin du Paléolithique supérieur à une période que l'on nomme le Madgalénien final.