Parmi les délibérations toujours à l'ordre du jour sur les chemins (CV3 de Teyjat à Varaignes, CV4 de Teyjat au Bourdeix, classement du CV5 de Bussière à Teyjat et Javerlhac…), on relève l'anecdote suivante : « Mme l'institutrice a demandé la jouissance de tout le jardin de la fontaine dont elle n'a actuellement que la moitié environ, M l'instituteur ayant la jouissance de l'autre moitié.
Le conseil après avoir mûrement délibéré a pris à l'unanimité moins un bulletin blanc (au scrutin secret) la délibération suivante :
Considérant que Mme l'institutrice a un autre jardin derrière la maison d'école des filles, que les deux jardins dont elle jouit sont de bonne qualité et très bien exposés ;
Considérant que M l'instituteur a un jardin derrière la maison d'école des garçons de qualité médiocre, exposé au nord, ce qui ne lui permet pas de cultiver fructueusement des primeurs ni de réussir les semis, que la bonne venue des plantes potagères est contrariée par l'ombre produite par une quantité d'arbres fruitiers qui s'y trouvent ;
Considérant que l'instituteur plus que l'institutrice doit enseigner l'agriculture et l'horticulture et y exercer ses élèves, un vaste jardin est donc plus nécessaire à l'un qu'à l'autre ;
Est d'avis que la jouissance des jardins ne soit pas changée. »
Toujours au chapitre de l'école, l'instituteur Jardel écrit au conseil le 11 novembre :
« Pour que l'enseignement géographique donne les résultats désirables, il est nécessaire d'avoir à sa disposition les cartes murales d'Europe, de France et la mappemonde (pour le moins) dont l'école de garçons est actuellement dépourvue. »
1889
Le sieur Gesson François, colon, demande à ce que son fils Gesson François soit laissé dans ses foyers au titre de soutien de famille.
« Le conseil, considérant que le sieur Gesson François père souffre fréquemment de douleurs aux jambes résultant des fatigues et des fraîcheurs (sic) qu'il a éprouvées pendant la guerre d'Italie (1859) et que sa plus jeune fille est sujette à de fréquentes attaques d'épilepsie, ce qui ne lui permet que peu de travail et la rend une charge pour sa famille dont la position est réellement digne d'intérêt ;
Est d'avis que le sieur Gesson François soit laissé dans ses foyers… »
1890
16 septembre : Le sieur Jacques Fauconnet, colon à Braugnac et propriétaire aux Planes, fait construire une grange sans autorisation d'alignement sur le chemin rural qui dessert le village des Planes.
Sur une plainte de plusieurs voisins propriétaires, le conseil décide de se rendre sur les lieux.
« Là étant et en présence dudit Fauconnet, l'empiètement a été parfaitement reconnu par tous. Ledit Fauconnet ayant argué de son ignorance a déclaré se conformer à telle décision que le conseil municipal prononcerait, même s'il lui était enjoint de démolir le mur élevé sur la voie publique. »
Eu égard à sa bonne volonté, le conseil l'autorise à achever sa construction, à charge de faire sur son terrain et à ses frais un chemin de 4,30 m de large le long de sa grange.
1891
5 avril : Le conseil délibère à propos du recensement (on dit alors dénombrement de la population) :
« Considérant que le dénombrement de la population est un travail sérieux, minutieux et d'autant plus pénible que les agents recenseurs seront certainement obligés de remplir la plupart des bulletins individuels et des feuilles de ménage et qu'il est de toute nécessité qu'il soit dirigé par un homme de confiance intelligent possèdant des aptitudes spéciales ;
Désigne M Lachaud, instituteur en retraite pour diriger le travail… »
18 mai : « M Théodore Pabot du Chatelard, décédé à Aix (Bouches du Rhône) le 17 janvier dernier a, par un testament en date du 25 octobre 1880, institué en faveur des pauvres de la commune de Teyjat un legs de la somme de 1000F. (note 16)
Les héritiers du testateur ayant gracieusement acquitté tous les frais résultant de ce legs qui incombaient à la commune, il (le président) engage l'assemblée à accepter ce legs.
Le conseil – ouï l'exposé de M le président envoie un souvenir de profonde gratitude à l'excellente famille Pabot-Chatelard dont la charité éclairée s'est souvent manifestée dans la commune ; vu les pièces formant le dossier ;
Sollicite de l'autorité supérieure l'autorisation d'accepter le legs ci-dessus relaté. »
« Dans la même séance du 18 mai 1891, M le président a exposé à l'assemblée qu'il pensait que la somme de 1000F léguée aux pauvres de la commune de Teyjat par le regretté M Théodore Pabot-Chatelard ne pouvait être employée de façon plus profitable qu'à la création d'un bureau de bienfaisance dans la commune. La destination de ce legs étant laissée à la convenance de l'exécuteur testamentaire M Bourdeau (note 17) , il s'est mis en rapport avec lui ; et celui-ci par une lettre en date du 28 mars dernier donne son assentiment à cet emploi moyennant que le conseil vote les fonds nécessaires pour compléter la rente exigée de 50F.
Le conseil – ouï l'exposé de M le président ;
Considérant que l'établissement d'un bureau de bienfaisance à Teyjat serait très profitable aux pauvres de la commune d'autant plus que la caisse de ce bureau pourra être alimentée par des subventions de l'état et de la commune ainsi que par les dons des personnes charitables ;
Sollicite la création d'un bureau de bienfaisance à Teyjat et est d'avis que la somme de 1000F léguée aux pauvres de la commune par feu M Théodore Pabot-Chatelard soit employée, concurremment avec une somme à déterminer à l'acquisition d'un titre de rente de 50F 3% sur l'état. »
A la même séance, le conseil n'ayant pas de fonds disponibles, vote un emprunt de 700F à employer concurremment avec le legs de 1000F.
15 mai : Election du maire et de l'adjoint à la suite des opérations du 1er mai.
M Donzeau Pierre Adrien est réélu maire à l'unanimité des 12 voix.
M Chalard est réélu adjoint avec 7 voix contre 3 à M Valeix et 2 à M Lachaud.
Cependant, il y a contestation de la part du préfet Fournier le 22 juillet suivant : « … Attendu que le sieur Bernard Etienne, conseiller municipal de la commune de Teyjat, postérieurement à sa nomination en ladite qualité a épousé la mère du sieur Lagrange Jean-François, également conseiller municipal de la même commune ;
Que dès lors ces douze conseillers se trouvent dans le cas d'incompatibilité prévu par la loi ;
Attendu qu'il résulte du procès verbal des élections municipales de la commune de Teyjat que le sieur Bernard Etienne a été élu par 115 suffrages et le sieur Lagrange Jean-François par 92 seulement ;
… Arrête :
Le sieur Lagrange Jean-François est déclaré démissionnaire des fonctions de conseiller municipal… »
22 novembre : Le bureau de bienfaisance bénéficie, en plus du legs de 1000F, d'une subvention de 446F de la préfecture et d'un crédit de 250F de la commune.