1813
15 août 1813 : traditionnel discours du maire.
« Discours que j'ai prononcé le 15 août, fête de Notre Dame qui concorde avec celle de l'empereur Napoléon :
La fête que nous célébrons en ce jour est trop solennelle pour ne pas se rappeler l'incomparable bonheur que nous devons à la vierge mère de Jésus notre rédempteur et le sauveur des hommes …
Aujourd'hui est aussi la fête de Napoléon, ce nom plus connu depuis l'avènement de notre Empereur dont il est le patron nous oblige ici doublement à l'invoquer ; dans toutes les églises de France nous devons particulièrement le supplier qu'il protège les jours le l'empereur et de la famille royale de Napoléon le grand dont je vais ici donner l'historique par apperçu depuis l'époque de sa naissance jusqu'à celle où il est monté sur le thrône pour nous gouverner. »
Le maire évoque ensuite la naissance à Ajaccio, les études en France et l'ascension dans l'armée, sa sollicitude pour la France
« …qu'il avait laissée couverte encorre d'un crèpe funèbre de plusieurs milliers de personnes victimes les uns du comité révolutionnaire de Robespierre, tandis que d'autres échapés au fer assassin de ce monstre et de ses complices, leur maison étaient pour ainsi dire autant de prisons… c'est alors dis-je, que Bonaparte prend la résolution de ramener l'ordre et de nous sauver. Aussitôt, il franchit les mers et débarque comme par enchantement sur le sol de la république française; arrivé à paris, on lui rend des honneurs à l'infini qu'il reçoit sans en être ébloui et s'occupant moins de sa grandeur particulière dans toutes les fêtes qu'on lui donne que du bonheur général de la nation… »
C'est ensuite le directoire, le consulat qui « fait rouvrir les temples qui avoient été profanés par des mains impies, il assure par un concordat avec Sa Sainteté le retour de la liberté du culte… » (note 5)
Septembre 1813 : Les réquisitions succèdent pour les besoins de l'armée d'Espagne.
Le maire note dans la marge : ‘payant moins de 200F de contribution, on n'est pas sujet à la réquisition des bœufs ni à celle en grain ceux qui payait moins de 100F'.
Les héritiers Labrousse fournissent '10 quintaux métriques et demy dont 8 de froment'
Mais les réquisitions n'arrivent pas assez vite ; le 12 novembre, une lettre de la préfecture demande d'activer la rentrée des réquisitions.
5 décembre : le maire ‘indisposé' laisse à son adjoint le soin de prononcer le discours sur l'anniversaire du couronnement. La fin de l'empire est proche; a-t-il senti le vent tourner ?
1814
30 janvier
On appelle tous les habitants qui ont des fusils à les déclarer. 33 habitants font une déclaration dont 5 pour 2 fusils.
Il est toutefois probable que comme souvent en de telles circonstances, on ne déclarait que les vieille pétoires, les armes de valeur étant dûment graissées, emballées et cachées à l'abri d'une éventuelle perquisition.
23 février : nouvelles réquisitions. Les habitants qui possèdent des bœufs ou des vaches doivent verser 10 livres de froment par paire.
On recense sur la commune 102 paires qui donnent donc lieu à une contribution de 1020 livres de froment.
17 avril : rétablissement de la royauté.
« l'administration municipale de Teyjac déclare donner son adhésion aux actes du sénat et du gouvernement provisoire pour la déchéance de Napoléon et le rétablissement des Bourbons au trône ; le même veus c'est aussi fait entendre des habitants de la commune adressant tous en action de grâce leurs prières au ciel ; les hommes et les femmes ont rivalisé indistinctement de mêler leur voix au son des cloches en réjouissance de cet évènement heureux qui rappelle les dignes successeurs de St Louis pour régner sur nous avec l'olivier de la paix ;
ce jour qui est le présage du rétablissement de l'ordre dans toute l'Europe, devient spécialement pour notre nation la faite des mères de famille et de tous les bons français.
Vive Louis XVIII, vive les Bourbons »
24 avril : discours prononcé par le maire à l'église, à la gloire de Louis XVIII :
« Habitants de Teyjac, les armées victorieuses des grandes puissances de l'Europe ont rappelé la dinastie des Bourbons au trône de France et le roi Louis XVIII c'est fait entandre d'après le décret du sénat qui à cet effet a établi un gouvernement provisoire et prononcé la déchéance de Napoléon.
Combien de fois notre cœur a été oppressé de vous transmettre l'ordre pour faire marcher vous et vos enfants sous les drapeaux qui trop souvent ont ensanglanté notre sol et des régions éloignées au hasard des conquêtes qui ont en fait précipité la chute de Bonaparte en sacrifiant plusieurs millions de nos forces et de nos alliés ; … aujourd'hui, l'aigle de Napoléon dont le vol rapide et les serres ont déchiré la France et de vastes états, cet aigle est enfin abattu, et le retour du lis, emblème de la candeur adoptée par nos anciens rois flotte sur les tours de Paris et les grandes cités du royaume ; puisse cette couleur vierge être le signal d'une heureuse paix et le terme de nos malheurs. Oubli du passé, clémance et justice sont les expressions magnanimes du monarque qui vient nous gouverner. C'est le frère de Louis XVI, victime par une faction dont l'horrible attentat des régicides ont la pluspart subi la peine de leur forfait, ou sont livrés à leurs coupables remords et à l'infamie et dont les faites funestes ont attiré sur nous une guerre meurtrière qui depuis plus de 20 ans a mis toute la France en deuil ; la providance après avoir permis ces terribles évènements, touchée de notre repentir en réparation du crime des grands coupables ou de la faiblesse de ceux qui auraient pu les prévenir, nous rend enfin les Bourbons, nos princes légitimes depuis plus de 800 ans qu'ils avaient été élevés au trône de France ; soyons désormais empressés d'être fidèles à cette dinastie dans tout ce qui pourra concourir au bonheur de leurs majestés royales …
Vive Louis XVIII »